Chirurgie

Prendre la décision d'accepter la chirurgie

La chirurgie représente la meilleure option pour les personnes dont on peut enlever la tumeur de façon efficace et sécuritaire, c'est-à-dire lorsque la tumeur ne s'est pas propagée à l'un des vaisseaux sanguins importants à proximité du pancréas, ou au foie, à la cavité abdominale ou aux poumons.

Comme le cancer du pancréas est relativement discret à ses premiers stades, moins de 20 p. 100 de toutes les personnes atteintes du cancer du pancréas sont admissibles à une intervention chirurgicale pour enlever la tumeur (résection). Bien que des progrès dans le diagnostic, la stadification, les techniques chirurgicales et les soins postopératoires aient mené à de bien meilleurs résultats après la chirurgie, la résection pancréatique demeure une intervention exigeante.

Types de chirurgie

La chirurgie curative vise la plupart du temps des tumeurs à la tête du pancréas, près du conduit biliaire. Certains de ces cancers sont détectés assez tôt parce que la tumeur bloque le canal biliaire et provoque la jaunisse. Les interventions chirurgicales visant d'autres parties du pancréas sont pratiquées seulement lorsque le médecin estime pouvoir enlever complètement la tumeur.

Opération de Whipple

L'opération de Whipple, ou pancréatoduodénectomie, est l'intervention la plus courante pour enlever des tumeurs du pancréas. Dans une opération de Whipple normale, le chirurgien enlève la tête du pancréas, la vésicule biliaire, une partie du duodénum, qui est la partie supérieure ou initiale de l'intestin grêle, le pylore, qui est une petite partie de l'estomac, et les ganglions lymphatiques à proximité de la tête du pancréas. Ensuite, le chirurgien relie à nouveau ce qui reste du pancréas et les organes digestifs afin que les enzymes digestives du pancréas, la bile et le contenu de l'estomac se rendent à l'intestin grêle lors de la digestion. L'intervention dure habituellement de six à dix heures.

De récentes études de Johns Hopkins et du Memorial Sloan Kettering (importants centres anticancéreux aux États-Unis), ont démontré que le résultat d'une opération de Whipple dépend de l'expérience de l'hôpital et du chirurgien qui pratiquent l'opération. Dans les hôpitaux qui pratiquent une grande quantité de ces interventions, le taux de décès pour l'opération de Whipple est maintenant inférieur à 5 p. 100. Par contre, dans les hôpitaux où l'on pratique peu souvent cette intervention, les complications découlant de la chirurgie affectent souvent plus de 15 à 20 p. 100 des patients. Cancer du pancréas Canada recommande que l'opération de Whipple soit pratiquée dans un centre qui a de l'expérience en la matière et qui effectue un grand nombre de ces interventions chirurgicales complexes afin d'assurer le meilleur résultat possible. 

Pancréatectomie totale

La pancréatectomie totale consiste à enlever le pancréas au complet, de même que la rate, la vésicule biliaire, le canal cholédoque et des parties de l'intestin grêle et de l'estomac. En enlevant le pancréas, cela augmente la probabilité d'enlever la tumeur au complet. Malheureusement, à l'issue d'une pancréatectomie totale, le corps du patient ne peut plus produire d'enzymes pancréatiques pour la digestion et d'insuline pour le contrôle de la glycémie. Le patient devra donc prendre des suppléments d'enzymes et d'insuline jusqu'à la fin de ses jours.

Pancréatectomie distale

Une intervention chirurgicale est pratiquée pour enlever la moitié inférieure du pancréas. La raison la plus fréquente pour pratiquer cette intervention est la présence d'une tumeur dans le corps ou la queue du pancréas. 

Complications possibles

  • Fistule pancréatique ou fuite de suc pancréatique - Presque tous les patients subissant cette complication après la chirurgie guérissent d'eux-mêmes.
  • Paralysie de l'estomac - Après les changements apportés par l'intervention chirurgicale, cela peut prendre de quatre à six semaines avant que l’estomac recommence à fonctionner normalement.
  • Malabsorption - Le pancréas produit des enzymes nécessaires à la digestion des aliments. Chez certains patients, enlever une partie du pancréas lors de l'opération de Whipple peut entraîner une réduction de la production de ces enzymes. Les patients se plaignent de selles volumineuses sous forme de diarrhée très huileuse. Un traitement à long terme avec des suppléments oraux d'enzyme pancréatique permet habituellement de soulager ce problème.
  • Altération du régime alimentaire - Après l'opération de Whipple, on recommande généralement aux patients de manger de plus petites portions aux repas et des collations entre les repas, afin de mieux assimiler les aliments et de réduire au minimum les sensations de ballonnement ou d'avoir trop mangé.
  • Perte de poids - Il est courant que les patients perdent de 5 à 10 p. 100 de leur poids corporel d'avant la maladie. Habituellement, cette perte de poids se stabilise très rapidement et la plupart des patients, après une légère perte de poids initiale, arrivent à maintenir leur poids et à bien se porter.

Chirurgie palliative

Si les médecins ne peuvent envisager une intervention chirurgicale parce que le cancer s'est propagé à l'extérieur du pancréas, on recommande parfois la chirurgie palliative pour soulager les symptômes. Plus précisément, lorsque la tumeur bloque le conduit biliaire, elle provoque des symptômes désagréables comme la jaunisse, des démangeaisons, de la nausée et des problèmes intestinaux.

Endoprothèse

L'installation d'une endoprothèse (petit tube de plastique) à l'intérieur du conduit biliaire aide à dégager ce dernier et à atténuer les symptômes.

Pontage biliaire

Un autre moyen à la disposition des médecins pour dégager un blocage du conduit biliaire consiste à pratiquer une incision dans le conduit juste au-dessus du blocage, pour ensuite le relier à l'intestin. Après l'intervention, la bile s'écoulera en évitant partiellement ou complètement le canal biliaire pour se drainer dans l'intestin.

 

 

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